Animrallye 2000 - Chroniques Gilles PANIZZI 2001

EXCLUSIF ANIMRALLYE

Les Chroniques de Gilles PANIZZI 2001

FINLANDE
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CHYPRE
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CATALUNYA
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PORTUGAL
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Finlande - Présentation

En direct

Animrallye : Après l'impasse sur le Kenya, ce sera ta troisième participation au Rallye de Finlande...
Gilles Panizzi : J'ai couru là-bas en 1998 avec une 106 Groupe N pour appréhender le parcours. En 1999 j'étais au volant de la 206 WRC, mais je ne savais pas bien rouler sur la terre. Les spéciales sont très rapides et pour les pilotes non-Finlandais, il faut oser rester à fond sur une bosse quand on ignore ce qu'il y a derrière !

Animrallye : Depuis le RAC l'an dernier, tu as prouvé que tu n'étais pas un pilote uniquement asphalte. Comment vois-tu ta position dans cette épreuve ?
Gilles Panizzi : Il ne faut pas se faire d'illusions… Nous serons derrière les Finlandais et les 'top-pilotes'. J'espère me faire plaisir et si je réussis à devancer certains locaux, et il y en a beaucoup, ce sera génial. Je compte, au moins être à l'arrivée et bien placé...

Animrallye : Tu as passé tout l'été en essais, pour Peugeot, pour Michelin et pour Grifone...
Gilles Panizzi : En fait de vacances... En ce qui concerne la voiture que j'aurais en Finlande, elle est impeccable. L'écurie Grifone a fait un super travail ! J'étais parti pour deux jours de test. Après 10 minutes je leur ai dit que tout était OK. La configuration est la même qu'au RAC l'an dernier, mis à part le changement de vitesses au volant. Mais je considère que ce n'est pas un problème. Je ne pense pas perdre de temps en passant les vitesses avec la commande séquentielle.

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Deutschland - Recos

En direct du 6 au 8 juillet 2001

Animrallye : Tu reviens des reconnaissances du Deutschland Rallye, que penses-tu du parcours que tu as découvert comme beaucoup d'autres pilotes ?
Gilles Panizzi : Je l'ai beaucoup apprécié. On m'avait dit que les spéciales correspondaient à celles du Béthune ou du Touquet, ce n'est pas le cas. Il faut noter que les trois étapes sont complètement différentes. Bien que ce soit une épreuve asphalte, on ne peut pas la comparer à la Corse, ni au SanRemo, ni au Catalunya, et si ce rallye figure l'an prochain au Championnat du Monde, il ne fera pas doublon avec une autre manche mondiale. La seule critique que je pourrais faire est la spéciale-spectacle en ville qui est une véritable ineptie ! D'autre part beaucoup de pilotes ont jugé que l'état des routes de la deuxième étape, recouvertes de terre et de boue, n'étaient pas compatible avec une épreuve 'asphalte'. Les organisateurs ont très vite réagit et ils ont employé les grands moyens. Le parcours devrait être plus propre pour le rallye.

Animrallye : Tu dis que chaque étape a sa propre spécificité…
Gilles Panizzi : Oui. la première pourrait être comparée aux spéciales de l'Alsace-Vosges. La deuxième se déroule dans un camp militaire, le revêtement est principalement en béton. Le grip est énorme dès l'instant où les chars n'ont pas ramené de la terre sur la route… C'est ce qui a amené l'intervention dont je parlais précédemment. Les spéciales de cette étape ont une particularité : Elle sont tracées sur aire très réduite, ce qui fait qu'on a des difficultés à se situer et à mémoriser la route car on repasse souvent aux même endroits. Mais c'est très sympa. Enfin la troisième étape est complètement différente des deux autres. Les routes sont étroites et les vitesses très élevées, elles sont tracées dans les pâturages et les sous-bois. J'aime beaucoup.

Animrallye : Quel jugement as-tu sur l'organisation ?
Gilles Panizzi : Je les ai trouvés très 'réactifs'. Ils étaient à notre écoute et ils avaient tout fait pour que les recos se déroulent bien. Ils avaient fléché les croisements même dans les liaisons, comme à l'époque du RAC en parcours secret ! Je n'ai jamais vu çà depuis que je coure ! Je pense que cette épreuve mérite de rentrer dans le Championnat du Monde.

Animrallye : Cette expérience a donc été positive.
Gilles Panizzi : Absolument ! J'ai pu appréhender le type de routes qui constitue cette épreuve et l'expérience acquise me permettra de savoir comment conseiller les ingénieurs pour les réglages de suspensions l'an prochain.

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Acropole - La course...

Animrallye : Le rallye de Grèce avait très bien commencé mais tu n'es pas à l'arrivée…
Gilles Panizzi : Je suis déçu avant tout pour l'équipe Grifone. Le manque de fiabilité n'est aucunement de leur faute. 'Nic' Gullino et tous les mécanos font tout pour me fournir la meilleure voiture possible. Malgré l'abandon, j'ai pu prouver lors de la première étape que je commence à bien rouler sur la terre et que le travail de toute l'équipe porte ses fruits.

Animrallye :Le deuxième jour tes performances n'étaient pas aussi bonnes que lors des la première étape.
Gilles Panizzi : Dans le dernière spéciale de la première étape, nous avons eu une double crevaison, la voiture étant affaissée, la direction et le différentiel avant ont souffert, de ce fait, l'équilibre de la 206 s'en est ressenti tout au long de la deuxième étape.

Animrallye : Vous avez dû jeter l'éponge dès le départ de la troisième journée…
Gilles Panizzi : Dans la première spéciale du dimanche, après deux kilomètres un tirant de chasse a cassé sur un appui. La voiture est devenue inconduisible et nous avons eu la chance de ne pas sortir dans les arbres. Nous avons tout essayé pour continuer mais le temps perdu pour tenter de réparer ne nous a pas permis de prendre le départ de la spéciale suivante car nous sommes arrivé hors délai.

Animrallye : Que rapportes-tu de Grèce ?
Gilles Panizzi : Deux cents et quelques kilomètres d'expérience sur la terre !

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Acropole - Les reconnaissances...

En direct d'Itea (Grèce)
Jeudi 14 juin 2001, 16h30

Animrallye : Peu après Chypre, une épreuve à oublier, tu te retrouves en Grèce avec un climat aussi chaud, sinon plus, qu'il y a un peu plus d'une semaine. Or c'est un problème de température qui avait été la cause de ton abandon…
Gilles Panizzi : C'est exact, mais l'analyse des raisons exactes est en cours et il semblerait que la surchauffe moteur que nous avons connue à Chypre soit due à une pièce défectueuse. Si c'est le cas, cela ne devrait pas se représenter ici. D'autre part, le rythme des spéciales grecques est beaucoup plus rapide et de ce fait, le flux d'air et le refroidissement plus importants.

Animrallye : C'est ta première participation au Rallye de l'Acropole, tu as effectué les reconnaissances il y a deux ans, mais le parcours a beaucoup changé depuis.
Gilles Panizzi : Lundi dernier, au début des reconnaissances, nous ne disposions que de 20 kilomètres de notes au total. Nous découvrions donc ces spéciales et le parcours m'a beaucoup plu. Le rythme est un ton au-dessus des routes chypriotes et le tracé nettement moins cassant qu'il y a quelques années.

Animrallye : Tu participes au volant de la même 206 WRC "Client" qu'à Chypre. Y a-t-il eu des évolutions depuis et comment ce sont déroulés les essais ?
Gilles Panizzi : En moins d'une semaine, l'équipe Grifone n'a pas eu le temps matériel de se pencher sur une quelconque évolution. Hier, nous avons roulé jusqu'à près de 21h00 et malgré quelques soucis en début de séance (différentiels et surtout réglages du turbo), tout a été plus ou moins réglé. A la veille du départ, la voiture me paraît saine.

Animrallye : Tes prétentions en Grèce ?
Gilles Panizzi : J'avais annoncé avant Chypre que je comptais engranger de l'expérience sur la terre… Raté ! Je compte privilégier l'endurance par rapport aux performances, de manière à être présent à l'arrivée. C'est ce qui m'a été demandé et ce sera ma priorité.

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Chypre - La course

© Open Sports Images

Animrallye : Tu disais que ta 206 n'était pas compétitive à quelques jours du départ…
Gilles Panizzi : Oui mais nous avons fait des essais à la veille du départ avec un motoriste qui a pu remédier aux différents problèmes… Le rallye semblait bien parti.

Animrallye : Dans les premières spéciales tu as signé de bons temps.
Gilles Panizzi : J'ai fait en réalité deux chronos et demi… J'étais dans le coup et la 206 allait bien, mais au milieu du troisième chrono, le moteur est monté en température et nous avons dû réduire la puissance selon les ordres des ingénieurs. Malgré ça, la température a continué à monter dans l'habitacle… On aurait dit un sauna. J'ai eu beaucoup de mal à terminer la spéciale et à récupérer physiquement après l'arrivée. Dès le départ de la quatrième, j'ai ressenti un problème d'équilibre général de la voiture. La spéciale étant assez rapide les pneumatiques se sont très vite dégradés. Trois pneus ont déchappés et je me suis retrouvé au Point Stop sur la mousse ATS. Il me restait 48 kilomètres à couvrir jusqu'à l'assistance, j'ai tenté d'y arriver lentement pour ménager la mécanique, sachant que les mécaniciens sont capables de faire des miracles ! Mais à 25 kilomètres du Parc je me suis retrouvé sur les jantes et nous avons dû jeter l'éponge pour ne pas détruire définitivement la voiture, ce qui n'aurait eu aucun intérêt.

Animrallye : Tu seras au départ de l'Acropole dans quelques jours avec la même monture…
Gilles Panizzi : En réalité, ce sera une nouvelle voiture. Les conditions climatiques seront les même qu'à Chypre, mais les spéciales sont plus courtes et de ce fait les problèmes de température seront moins gênants. Il semblerait que l'organisation ait beaucoup travaillé pour que les routes soient plus roulantes et moins cassantes. Nous avons effectué les reconnaissances il y a deux ans, mais nous ne disposons que de 24 kilomètres de notes… Nous allons donc découvrir 90% des spéciales.

Animrallye : Question habituelle… Ton objectif ?
Gilles Panizzi : Si la voiture marche comme lors des deux premières spéciales de Chypre, je pense me faire plaisir. En dehors de ça, j'espère aller jusqu'au bout et ainsi engranger 400 kilomètres de spéciale sur terre… Avec comme but, et ce n'est pas nouveau, d'être premier des " privés ".

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Chypre - Les reconnaissances...

En direct de Limassol (Chypre)
Jeudi 31 mai 2001 à 17h00.

Animrallye : Gilles, je pense que depuis l'Espagne tu n'es pas resté inactif !
Gilles Panizzi : Non, nous avons préféré faire l'impasse sur les reconnaissances de l'Argentine car durant cette période j'ai eu l'occasion d'effectuer, à Chateau-Lastour, cinq jours d'essais de la version 2001 qui va débuter ici aux mains de Marcus, Harry et Didier. J'ai pu ensuite faire deux jours de test avec l'écurie Grifone et la voiture dont je vais disposer à Chypre et en Grèce. Enfin je suis arrivé dimanche dernier à Limassol pour effectuer les reconnaissances.

Animrallye : Que dire de ces séances de test ?
Gilles Panizzi : Je ne dévoilerai rien de la version 2001, désolé ! Mais quelle déception quand j'ai roulé avec ma voiture qui est une version "client". Cette évolution est très loin des voitures officielles et elle souffre d'un léger dysfonctionnement du différentiel central que nous n'arrivons pas à résoudre.
Ce matin, lors de la Conférence de Presse Peugeot Sport, Jean-Pierre Nicolas a annoncé que dès décembre, les "clients" disposeront d'une version équivalente à celle des "officiels" aujourd'hui. Je me réjouis de cette décision, elle me met du baume au cœur, même s'il faut attendre encore un peu.

Animrallye : L'an dernier tu étais déjà présent ici pour les reconnaissances, cette année tu participes à la course, même si tu considères ne pas être en mesure de te battre au plus haut niveau. Que penses-tu de cette épreuve ?
Gilles Panizzi : Ce rallye est très spécial et complètement différent de tous les autres. Ce sont les spéciales les plus lentes de tout le Championnat du Monde. Il faut négocier le plus souvent les virages en première ou en seconde ! Mis à part trois ou quatre spéciales un peu plus rapides, je le trouve peu plaisant à conduire. Pour bien faire, il faut disposer d'une voiture très agile et conduire avec beaucoup d'adresse. Je pense que c'est voulu par les organisateurs car j'ai vu des pistes plus rapides que nous n'empruntons pas en spéciale, c'est dommage.

Animrallye : Quelles sont tes prétentions ici ?
Gilles Panizzi : Je vais tout d'abord continuer mon apprentissage de la terre. Il y a au départ cinq 206 "client". Mon but sera d'essayer d'être le premier des cinq !

© Animrallye 31/5/2001

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Après le Catalunya...

© Open Sports Images Espagne 2001

Oui mais...

Animrallye : Le résultat est honorable mais lors des deux premières étapes tu semblais être en retrait…
Gilles Panizzi : Oui, même si mon objectif d'être dans les cinq premiers, était atteint à ce moment là, j'avais des problèmes de précision au niveau du train arrière qui se révélait très nerveux et nous n'avons pas réussi à en trouver la raison. Du coup, lors de la seconde étape, j'ai perdu plus de quarante secondes en trois spéciales, sans comprendre réellement pourquoi.

Animrallye : La prestation des Citroën et les temps d'Auriol ne t'ont pas déstabilisés ?
Gilles Panizzi : Puras et Bugalski ont tous deux fait d'excellentes performances, et Didier a signé des temps fabuleux. Mais j'ai compris, à l'issue de la deuxième étape, qu'il fallait revenir aux réglages que nous avions lors du Tour de Corse 2000.

Animrallye : Et la troisième étape…
Gilles Panizzi : J'ai fait l'erreur de me remettre en cause, sans tenir compte qu'il pouvait y avoir un problème lié aux réglages de la voiture. Dès le moment où nous avons reconditionné l'auto, tout a été impeccable et nous avons été dans le coup. Tout venait, en fait, de la configuration du différentiel central.

Animrallye : Quel est ton analyse à l'issue de ce rallye ?
Gilles Panizzi : En dehors de Citroën, aucun autre constructeur ne s'est montré au niveau. Seul Makinen a réussi à rester au contact. Les autres n'ont pas pu s'accrocher. Je dois dire que l'arrivée en mondial de Citroën est une superbe réussite.

Animrallye : Et les évolutions futures sur la 206…
Gilles Panizzi :Dès le Rallye de Chypre, les 206 officielles disposeront de l'évolution 2001… Nous n'auront que la version 1999 !

© Animrallye 27/3/2001

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Les Recos du Catalunya...

En direct de Lloret de Mar

Animrallye : Comment se sont déroulées les reconnaissances ?
Gilles Panizzi : Lors de la première journée, j'ai de suite senti la différence entre le fait de rouler en tant que pilote officiel et ma précédente expérience au Portugal. Je ne jette pas la pierre à Grifone, mai j'ai ressenti d'entrée un super feeling avec mon mulet, ce qui est primordial… Il y a dix ans, c'était quasiment une voiture de course et les reconnaissances n'étaient pas limitées. Aujourd'hui, nous ne pouvons effectuer que deux passages par spéciale et la durée est limitée. De ce fait la voiture doit être le plus confortable possible et la mécanique ne doit pas nous poser de problèmes sinon c'est la catastrophe… Nous avions 50% de nouvelles notes à prendre et tout s'est bien passé, nous n'avons quasiment rien modifié lors du deuxième passage.

Animrallye : Que penses-tu du Rallye d'Espagne ?
Gilles Panizzi : Dès ma première participation, j'ai aimé ce rallye.
Malheureusement, l'an dernier, nous avons eu des problèmes de réglages et le résultat final n'a pas été conforme à nos espérances. Nous avons rencontré de nombreux ennuis qui ne nous ont pas permis de bien nous exprimer…
Après le Tour de Corse, c'est le rallye que je préfère. Les routes, le public, le découpage et la région me plaisent énormément. Ce sera ma quatrième participation et je la sens bien. Le profil des spéciales est très différent entre les étapes du Nord et du Sud, mais je les apprécie toutes.

Animrallye : Tu sembles remonté à bloc à la veille du départ !
Gilles Panizzi : J'ai été engagé en tant que pilote officiel par Peugeot pour quatre épreuves 'asphalte' et je suis là pour gagner. Mon seul souci est l'ordre de départ de la première étape qui risque de me pénaliser. Je pars en quatorzième position, si la pluie est présente lors de la première spéciale de 'La Trona', les conditions seront très différentes par rapport aux premiers. On est très souvent dans les cordes et du coup beaucoup de boue et de pierres sont ramenées sur la route ce qui peut nous coûter une seconde au kilomètre. Je compte figurer dans le 'Top cinq' à l'issue de la première étape…Après ce sera plus facile !

Animrallye : Que penses-tu de la concurrence sur cette épreuve ?
Gilles Panizzi : Il y a neuf pilotes qui peuvent prétendre à la victoire ! Il va falloir compter sur Ford, Mitsubishi, Subaru et Peugeot, sans oublier Citroën. Le combat s'annonce épique et les places sur le podium seront chères.

© Animrallye 23/3/2001

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Portugal...Un homme en colère !

Gilles Panizzi - Peugeot 206 WRC Grifone
© Open Sports Images Portugal 2001

Animrallye : Gilles, on ne peut pas dire que cette épreuve ait été une bonne expérience !
Gilles Panizzi : Il est vrai que j'ai peu d'expérience sur la terre, mais c'est la première fois que je rencontre de telles conditions… Après cinq ou six mois de pluie, qui ont dévasté les campagnes, les Portugais attendaient un peu de soleil… La météo en a décidé autrement ! Quand il n'y avait pas de boue, il fallait composer avec les rochers, les flaques et les ruisseaux qui 'traversaient' les routes. Nous étions en aquaplaning tout le temps. Michelin avoue n'avoir n'a jamais retaillé les pneus comme durant ce rallye !

Animrallye : En dehors des conditions de course, tu t'es trouvé confronté à de nombreux problèmes…
Gilles Panizzi : C'est le moins qu'on puisse dire ! Et je suis très en colère. La galère a commencé jeudi soir quand le turbo a cassé dans la première liaison, ce qui nous a fait perdre 50 secondes sur les 4 km de la Spéciale Spectacle. Le lendemain, la voiture était très sous vireuse et le turbo peu performant, de plus le moteur tournait par moments sur trois cylindres… Et je ne parle pas des problèmes électroniques, de faisceau électrique et de différentiels ! Sans compter le désembuage du pare-brise qui nous a forcé à nous arrêter plusieurs fois dans les spéciales pour nettoyer celui-ci ! Je n'ai pas pu faire une seule spéciale 'claire'. Dans ces conditions, il était difficile de garder son sang froid et j'avais envie que ça se termine au plus vite. Nous avons passé le rallye à nous dire " maintenant ça va aller ", mais chaque fois un nouveau problème se présentait…

Animrallye : A qui ou à quoi attribues-tu tes ennuis ?
Gilles Panizzi : Certainement pas à l'écurie Grifone, qui a tout fait pour nous. Mais la voiture, fournie par Peugeot Sport, a semble-t-il, été montée très vite, très mal et ce qui est sûr en catastrophe, ce qui nous a empêché d'effectuer les essais prévus en Italie avant le Portugal.

Animrallye : Que penses-tu de cette expérience et qu'en retires-tu ?
Gilles Panizzi : Un, que j'aurais préféré n'effectuer que les reconnaissances et reporter cette participation sur une autre manche du Championnat du Monde. Deux, une certaine humiliation car, en aucun cas, je n'ai pu m'exprimer à aucun moment dans une quelconque spéciale… Je voudrais rajouter que mon contact avec " la terre " a beaucoup changé mais qu'on ne m'a pas donné les moyens de confirmer cette évolution durant le Portugal.

© Animrallye 15/3/2001

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Portugal...Les recos
(en direct par téléphone)

Animrallye : Comment se sont passées les reconnaissances ?
Gilles Panizzi : Le gros problème a été la pluie qui a amené énormément de boue sur les spéciales. Nous allons être confrontés à de nombreux pièges que nous n'avons pas pu noter lors des recos et les spéciales risquent d'être très cassantes.

Animrallye : Après ce premier contact avec l'écurie Grifone, quels sont tes premières réactions ?
Gilles Panizzi : les rapports humains sont excellents et je pense que nous allons bien bosser ensemble !

Animrallye : Et le shakedown ?
Gilles Panizzi : Il s'est bien passé, mais les conditions ne correspondaient absolument pas aux spéciales que nous allons rencontrer durant le rallye… Wait and see !

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Portugal...Présentation

Animrallye : Gilles, ta prochaine épreuve est le Rallye du Portugal au volant d'une 206 'semi-officielle' avec l'écurie italienne Grifone…
Gilles Panizzi : Oui, la 206 WRC sera une version 'Client', fournie par Peugeot-Sport. Le moteur sera celui dont nous disposions fin 99, la boîte sera séquentielle mais sans les commandes au volant et les amortisseurs ne seront pas des Peugeot mais des Hollins. Nous allons devoir nous adapter à ce nouvel environnement. Ce sera un retour en arrière d'environ un an… Soit une demi seconde au kilomètre par rapport à Marcus et Didier, au minimum...

Animrallye : Ce sera ta première participation à cette manche du Championnat du Monde.
Gilles Panizzi : Nous avons pu faire les reconnaissances en 99, mais je suis vert de rage car les organisateurs envisageaient de changer 60% du parcours, ce qui nous aurait permis de ne pas être trop pénalisés. Mais suite à la pression de certains 'vieux' pilotes, seuls 10 à 15% ont été modifiés… Les 'jeunes' se sentent, une fois de plus, mis sur la touche. Comme je n'ai pas pu participer aux reconnaissances l'an dernier, j'ai un petit goût amer en bouche !

Animrallye : Tu es reconnu comme un des meilleurs pilotes 'asphalte' sur le Championnat du Monde, mais tu as prouvé, lors du RAC 2000, que tu pouvais aller vite également sur terre…
Gilles Panizzi : Je ne sais pas,à ce jour, ce que sera la 206 dont je vais disposer, mais je me rend compte qu'à chaque fois que je roule sur terre je me sens plus à l'aise sur cette surface. Avec l'écurie Grifone, j'ai la sensation de retrouver l'osmose que j'avais avec l'équipe Enjolras… Une ambiance familiale. Je suis très lié aux rapports humains.

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Suède Reconnaissances...

Animrallye : Gilles, tu rentres de Suède après avoir effectué les reconnaissances du rallye. Que ramènes-tu de ce premier contact ?
Gilles Panizzi : Avant tout, je voudrais confirmer que Peugeot-Sport me permet de faire les reconnaissances des épreuves 2001 dans lesquelles je ne serai pas engagé, à l'exception du Kenya pour des questions de logistique. En ce qui concerne la Suède, la vision que j'en ai eu depuis l'avion m'a de suite fait penser à la Finlande… Mais en blanc ! Une fois sur terre, je devrais plutôt dire sur glace, ma première impression s'est avérée juste. A la différence près que les routes sont plus étroites, que tout est blanc et qu'il est très difficile de trouver un quelconque repère… tout se ressemble !

Animrallye : Une comparaison par rapport aux routes enneigées du Monte-Carlo ?
Gilles Panizzi : Il n'y a aucun rapport. En Suède, la température est entre -8° quand il neige et -15° le reste du temps. De ce fait, les routes sont recouvertes d'une couche de neige qui recouvre la glace. L'adhérence, à l'inverse du Monte-Carlo est constante.

Animrallye : Justement, en Suède les pneumatiques sont spéciaux…
Gilles Panizzi : C'est impressionnant ! Ils sont très étroits et il y a environ 400 clous de 4 à 5 mm par pneu alors qu'au Monte-Carlo le nombre est limité à 150 et il ne font que 1 à 2 mm. De ce fait, le grip est phénoménal. Je suis monté avec Marcus Gronholm lors du shake-down… Je l'avais déjà fait en Australie l'an dernier et j'avoue que j'avais eu peur. Là pas du tout ! J'ai apprécié son énorme talent et j'ai compris, en fonction de ses freinages, que ces gommes sont fabuleuses. Elles se plantent dans la couche de glace qui est sous la neige… et ça freine… et ça tourne ! C'est plus efficace qu'avec des pneus "mixtes" sur de l'asphalte mouillé.

Animrallye : Ce n'est pas frustrant de faire les reconnaissances d'une épreuve et de ne pas y participer ?
Gilles Panizzi : Totalement ! En 1999 j'ai eu la possibilité de faire certaines recos pour m'aguerrir. Cette année j'ai ressenti une grande frustration à l'issue de ces deux jours et demi. Le seul endroit où je ne suis jamais allé est la Nouvelle-Zélande et il est prévu que je sois présent cette année pour les reconnaissances. De toutes façons, en 2002 je veux être présent sur les 14 manches mondiales… Le constructeur qui me proposera cette option… Je signe de suite ! C'est Maintenant ou Jamais.

Animrallye : Merci et à dans quelques jours pour le Portugal.

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L'Après Monte-Carlo 2001

Gilles Panizzi - Peugeot 206 WRC

Animrallye : Gilles, c'est ta première sortie de route depuis que tu roules pour Peugeot...
Gilles Panizzi : C'est une immense déception mais je n'ai aucun regret… Depuis trois ans j'espère beaucoup sur 'mon' épreuve mais cela ne m'a pas souri. Je suis très déçu de ne pas être à l'arrivée, mais je ne regrette rien car j'ai tout tenté pour faire la différence par apport aux autres… Les conditions étaient très difficiles et mon choix de pneus (NDLR : Pneus pour sol humide alors qu'il y avait de la neige fraîche en dehors de la trajectoire) n'était pas gratuit, je voulais faire la différence par rapport aux autres sur cette portion délicate. Ce n'est pas passé, mais si je devais refaire le même choix à l'avenir, je le ferai. Il y avait des rails mouillés entourés de neige fraîche, j'ai dû mordre de un ou deux centimètres sur celle-ci et la voiture est partie sans que je puisse faire quoi que ce soit. Dans ces cas là, la perte d'adhérence est irrémédiable… Nous sommes sorti dans un gauche insignifiant qui passe à fond sur le sec, mais là ce n'était pas le cas ! Le premier choc sur un rocher a été très violent, puis la voiture a été rejetée de l'autre côté de la route et nous avons tapé latéralement dans un sapin… Quelques tonneaux ensuite… Hervé et moi n'avons pas été blessés mais le contre-coup du choc ne nous permet pas d'aller effectuer les essais sur asphalte prévus en Espagne.

Animrallye : Et pour la suite ?
Gilles Panizzi : Je serai présent, début février, pour des essais sur terre en Espagne et pour les reconnaissances de la Suède,...Je vais effectuer toutes les reconnaissances des épreuves 2001.

Animrallye :Tes relations avec l'écurie Grifone avec qui tu va participer à cinq épreuves mondiales ?
Gilles Panizzi : Durant le Monte-Carlo, j'ai eu mes premiers contacts avec eux… Nous devons effectuer trois ou quatre jours d'essais avant le Portugal qui sera ma première épreuve avec cette écurie. Je crois que nous sommes sur la même longueur d'onde !

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L'Avant Monte-Carlo 2001

Animrallye : Gilles, Le Monte-Carlo est ton épreuve fétiche, que penses-tu du tracé 2001 ?
Gilles Panizzi : Le parcours est cette année malheureusement raccourci du fait de la nouvelle réglementation qui tend à la concentration des épreuves. C'est dommage, mais je ne suis pas trop critique car ce sera aussi dur qu'avant. En effet, depuis de nombreuses années les conditions de neige ou de glace sont aussi imprévisibles dans la partie Nord que dans le Sud. Pour exemple ma sortie de route dans le Turini il y a deux ans sur une plaque de glace, alors que je connais très bien cette route ! Même si je garde la nostalgie des grands " Monte-Carlo " et que je déplore l'absence de convivialité et de contact avec les spectateurs, je suis conscient que la FIA et les organisateurs tentent de trouver les meilleures solutions pour mettre en place ce type d'épreuves.

Animrallye : Certains spécialistes te donnent comme favori pour ce Monte-Carlo…
Gilles Panizzi : Il est difficile de préjuger du résultat final. C'est la première manche de la saison 2001 et je ne sais pas quelles sont les évolutions des autres équipes. Le parcours est très sélectif et les choix de pneus vont être primordiaux, notamment à l'occasion de l'enchaînement des deux spéciales Thériez et Sisteron/Thoard. Lors des éditions précédentes, le Col de Fontbelle était déjà un des " Juges de Paix " de l'épreuve monégasque, cette année nous allons être obligés de choisir les pneus en fonction de la spéciale de Thériez qui le précède, les deux représentant soixante kilomètres à couvrir avec le même train de pneus. D'autant que nous disposons d'une très large gamme de pneumatiques. Il faut également comprendre que perdre 30 secondes dans une spéciale au Monte-Carlo, équivaut à prendre 30 minutes au Kenya !

Animrallye : Tu es né à quelques kilomètres de Monaco, tu y vis…
Gilles Panizzi : Ces routes, j'ai roulé dessus avant de commencer à courir…Tout p'tit déjà mon père m'amenait dans les spéciales…Avec ma première " mob " j'allais dans le Turini voir les pilotes faire des essais et ensuite les voir passer en spéciale… J'ai vu des Grands Noms monter sur le capot de leur voiture sur le podium du port de Monaco… Si un jour ça devait m'arriver, mes rêves d'enfant seraient exaucés ! Vous pouvez comprendre comme cette situation peut être stressante.

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Dernière mise à jour : samedi 26 janvier, 2002 19:12