Championnat
du Monde des Rallyes
2003
8 / 11 mai 2003
5ème manche
du Championnat du Monde
3ème manche du Championnat du Monde Production (Groupe N)
1.380 km dont 389 km chronométrés (25 spéciales)
Marcus Grönholm
/ Timo Rautiainen
Après leur mise Hors-Course, très controversée, de l'an dernier alors qu'ils avaient remporté l'épreuve, Marcus Grönholm et Timo Rautiainen apportent à Peugeot une deuxième victoire en Argentine, après celle de Salonen en 1985 (205 Turbo 16).
Marcus Grönholm a remporté sa troisième victoire de la saison – la 15ème de sa carrière – à l’issue d’un Rallye d’Argentine épique. Retardé par une suspension endommagée le premier jour, le Finlandais n’a jamais baissé les bras et s’est finalement imposé avec près de trente secondes d'avance sur la Citroën Xsara WRC de Carlos Sainz. Celui-ci aurait pu empocher son second succès de l’année et avec 26 victoires, passer seul en tête du palmarès des victoires mondiales, s'il n'avait écopé d’une pénalité pour pointage en avance à un contrôle horaire samedi. Grâce à sa troisième place, Richard Burns conserve sa première place au classement provisoire du Championnat Pilotes tandis que Michelin, de son côté, monopolise le podium pour la troisième fois de la saison et porte son score à cinq victoires en autant de rallyes disputés cette année, pour un total de 197 victoires en Championnat du Monde.
Richard Burns
/ Robert Reid
Tous les acteurs du Championnat du Monde, ont vécu trois jours de course dans la sierra parmi les plus excitants et les plus indécis de l’histoire des rallyes mondiaux. Trois constructeurs différents – Peugeot, Citroën et Ford – se sont succédés en tête et, au départ de la dernière étape, chacun d’eux avait encore une chance de s’imposer.
Grönholm prend les commandes dès les deux Super-Spéciales disputées jeudi soir. Vainqueur en Nouvelle-Zélande le mois dernier, le Finlandais poursuit sur sa lancée. Mais il comprometait sérieusement ses chances vendredi après-midi lorsque l’arrière de sa 206 WRC heurtait un rocher. Roue arrachée, le Finlandais perdait près de deux minutes. Après l'assistance, le champion en titre entamait une chevauchée fantastique. Relégué à la 6e place, Marcus accédait au le podium samedi soir, à l’issue de la deuxième étape, et finissait par s’imposer à l'arrivée.
Carlos Sainz
/ Marc Marti
Carlos Sainz se souviendra longtemps de ce rallye ! Sainz héritait de la tête vendredi après les ennuis de Grönholm, mais une série d’excellents chronos le lendemain prouvait que sa première position n’était pas due au hasard. Aussi serein et confiant que lors de sa récente victoire en Turquie, il paraissait contrôler la situation et semblait être en mesure d’offrir une victoire à Citroën pour sa première visite en Argentine. Mais suite à une incompréhension avec son copilote à la fin de la deuxième journée, l'Espagnol entrait dans la zone de contrôle avant son heure de pointage idéale. La sanction était immédiate : une minute de pénalité.
Marcus Grönholm : " Je suis très heureux. Après notre sortie du premier jour j’ai réalisé que nous avions beaucoup à faire pour remonter, mais la voiture allait bien et toute l’équipe a fait un travail fantastique ! J’ai attaqué très fort et souvent, mais le rallye n’était vraiment pas facile. Gagner un deuxième rallye d’affilée est merveilleux ! Ce furent trois jours extraordinaires ! "
Carlos Sainz : " La Xsara était présente pour la première fois en Argentine, avec pour seul bagage une séance d'essais sur ce terrain datant d'un an. Elle a été performante et fiable. J'ai attaqué à 100% du début à la fin. Je crois que notre course a été bonne, mais nous avons commis cette erreur de pointage qui nous prive de la victoire. Je suis sincèrement désolé pour l'équipe. Toutefois, ce que nous avons montré ici est encourageant pour les courses futures…"
Markko Martin / Michaël Park
Un des hommes les plus remarqués a été Markko Märtin. Le pilote de la Ford était deuxième lors du problème de Sainz et c'est lui qui abordait la troisième étape en leader. On pensait que l'Estonien pouvait offrir sa première victoire à la toute nouvelle Focus qui disputait là son deuxième rallye, mais abandonnait après des ennuis moteur dans la première spéciale du dimanche.
Richard Burns, prenait la deuxième place à Sainz lors de l'avant-dernière spéciale, mais un problème de turbo dans l’ultime spéciale le reléguait sur la troisième marche du podium. Grâce à ce quatrième podium de l’année, le Britannique conserve la tête au championnat Pilotes après un tiers de la saison disputé, alors que Peugeot accroît son avance au championnat Constructeurs.
Harri Rovanperä termine derrière le trio de tête et marque enfin ses premiers points de l'année. Il est suivi par la Subaru de Solberg, retardé par un tonneau lors de la première étape. Belle course (d'arrière-plan) des Skoda, Didier Auriol et Toni Gardemeister terminent aux 6 et 7ème places, devant la Ford de François Duval, victime de problèmes de boîte de vitesses.
Didier Auriol
/ Denis Giraudet
Au tableau des abandons, figurent deux Citroën : celle de Colin McRae brûlait lors de la première étape et Sébastien Loeb, auteur d'une superbe course, partait à la faute dans le dernier chrono de la deuxième journée. Le Français était alors cinquième. Aucune Hyundai ne figure à l'arrivée. Freddy Loix sortait dans la 6ème spéciale et Armin Schwarz devait abandonner, moteur cassé, dans l'avant dernier chrono alors qu'il pointait à la cinquième place. Tommi Mäkinen, très retardé lors de la première journée par des problèmes de transmission, n'a pas pris le départ de la troisième étape, préférant rentrer en Finlande auprès de sa femme qui a accouché il y a quelques jours. Enfin, le pilote local Gabriele Pozzo qui disposait d'une Skoda Octavia WRC, n'a pas pu prendre le départ après avoir endommagé sa voiture lors du Shakedown.
Sébastien Loeb / Daniel Elena
Sébastien Loeb : " Ce n'était pas le moment de lâcher. J'étais bien avec les notes, à l'attaque, en dépit de la poussière, plus ou moins dense selon les endroits. Au bout d'une 'allonge', j'attendais un 'droite 120'. Au moment où je me suis aperçu qu'il était là, dans le rideau de poussière épaisse, j'ai sauté sur les freins, puis en dernier recours j'ai pris le frein à main. Au bout de notre glissade en travers, il y avait malheureusement un muret, que nous avons heurté de l'avant gauche…"
Armin Schwarz : " Je ne sais vraiment pas ce qu’il s’est passé. Nous ne pouvions pas prévoir ce qui allait arriver, hormis peut-être de l’eau qui venait sur le pare-brise. Je pense que c’était le liquide de refroidissement, mais il n’y a pas eu de surchauffe avant que le moteur ne se coupe. Evidement, je suis très déçu, mais je dois dire que je suis assez satisfait de nos performances et de mon pilotage ici. C’était seulement la troisième fois que je disputais ce rallye et nous avons appris beaucoup. Il est simplement dommage que la malchance reste toujours avec nous. "
David Lapworth (Team manager de Subaru) : "Tommi n’avait plus aucune chance d’entrer dans les points. Nous avons décidé de nous concentrer sur des essais de nos nouveaux amortisseurs durant la deuxième étape et de travailler sur les réglages pour la Grèce. La journée a été très utile pour nous mais il n’y a plus aucun intérêt maintenant. Comme la femme de Tommi a accouché cette semaine, nous lui avons permis de rentrer chez lui auprès de sa famille. "
En Groupe N, Toshihiro Araï place sa Subaru en tête pour la deuxième épreuve consécutive,devant une armada de Mitsubishi. Seul sept pilotes sont classés dans cette troisième manche du Championnat Production 2003.
Toshihiro Araï / Tony Sircombe
© Racing-Pix - Jean-Marc Pastor
Carton rouge
Deux points négatifs,
non pas pour les organisateurs, mais pour la structure qui gère le Championnat...ISC
pour ne pas les nommer !
- Lors de la première étape, les temps étaient très
souvent faux, alors que le système 'infaillible' utilise des
liaisons par satellite.
- L'annulation des deux premières spéciales de la deuxième
étape pour des 'pseudo' raisons de sécurité, obligeant
les organisateurs à modifier le parcours de l'ultime journée afin
d'éviter que les équipages n'effectuent les deux dernier chronos
du samedi de nuit.
Corrado Provera après la première étape : " Nous sommes vraiment très en colère. Les temps ne sont pas ceux que les pilotes réalisent. Il y a des erreurs pour Marcus Grönholm dans les ES 3 et 7. Et dans la spéciale 6, tous les temps étaient faux. On ne peut pas mettre la pression sur les pilotes en donnant des temps qui ne correspondent pas à la réalité. Les organisateurs et ISC doivent remédier à cela au plus vite ! "
Nicolas Gulino remplace François Chatriot
en tant que Team-Manager chez Peugeot.
Chatriot passe au même poste chez Citroën...
à la place de son ancien copilote Michel Perrin.
Classement final :
1. Grönholm/Rautiainen - Peugeot 206 WRC - 4h14'45"0
2. Sainz/Marti - Citroën Xsara WRC - à 26"6
3. Burns/Reid - Peugeot 206 WRC - à 1'12"8
4. Rovanperä/Pietiläinen - Peugeot 206 WRC - à 2'19"3
5. Solberg/Mills - Subaru Impreza WRC - à 3'11"4
6. Auriol/Giraudet - Skoda Octavia WRC - à 7'58"5
7. Gardemeister/Lukander - Skoda Octavia WRC - à 8'33"7
8. Duval/Prévot - Ford Focus WRC 03 - à 11'55"3
9. Araï/Sircombe - Subaru Impreza Gr.N - à 20'01"7 - 1er Championnat Production
10. Raies/Perez-Companc - Toyota Corolla WRC - à 20'03"4
... 33 classés - 78 partants.
Marcus Grönholm
/ Timo Rautiainen
Vainqueurs de spéciales : (2 ES annulées - 1 temps forfaitaire)
Grönholm 11
Sainz 7
Märtin 2
Burns, Rovanperä & Mäkinen 1
Peugeot 13
Citroën 7
Ford 2
Subaru 1
Petter Solberg
/ Phil Mills
Leaders successifs :
ES1 à 8 Grönholm
ES9 à 19 Sainz
ES20 Märtin
ES21 à 25 Grönholm
Principaux abandons :
Pozzo (Shakedown) Moteur
Loix (ap ES6) Sortie + problème électrique
C.McRae (ES9) Incendie
Loeb (ES20) Sortie de route
Mäkinen (av ES21) Décision personnelle
Märtin (ES21) Pression d'huile
Schwarz (ES24) Moteur
© Images : Racing-Pix, Peugeot, Citroën, Ford, Subaru, Hyundai, Skoda
© Animrallye - Dernière mise à jour : lundi 12 mai, 2003 19:52 CET