Championnat du Monde des Rallyes
2002


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WRC Junior (1600)
CHRONIQUE PANIZZI

MC2002
1ère manche du Championnat du Monde
1ère manche du Championnat du Monde Junior (Super 1600)

Palmarès


A LOEB LA VICTOIRE... A MÄKINEN LES LAURIERS


Loeb - Fréquelin - Elena
© 2002 - Jean-Marc Pastor

Mäkinen - Lindström
© 2002 - www.swrt.com

Vainqueurs sur la route, Sébastien Loeb et Daniel Elena rétrogradent à la deuxième place, après que Citroën ait retiré l'Appel que le constructeur français avait déposé à l'issue de la deuxième étape. Tommi Mäkinen signe ainsi un quatrième succès consécutif à Monaco et devient seul recordman des victoires en Championnat du Monde.

Petit retour sur les faits : En tête depuis la quatrième spéciale, Loeb écopait d'une pénalisation de deux minutes à l'issue de la deuxième étape, son équipe d'assistance ayant changé les pneus de la Xsara WRC avant l'entrée en Parc Fermé à Monaco. Depuis cette année, cette manœuvre est interdite dans les Parcs d'Assistance de 10 minutes, ce qui était le cas. L'équipe Citroën reconnaissait cette énorme bourde, mais jugeait la sanction, laissée à la discrétion des Commissaires Sportifs par le règlement, démesurée. Guy Fréquelin annonçait son intention de faire appel auprès de la FIA, et comme l'appel est suspensif, les deux minutes de pénalité n'étaient pas appliquées en attendant la décision du Tribunal. Loeb remportait donc son premier rallye mondial devant Mäkinen et Carlos Sainz. Mais le 24 janvier, quatre jours après l'arrivée, Citroën prenait la décision de ne pas confirmer l'appel :

"Après la pénalité de 2 mn infligée à l'équipage de la Xsara WRC lors du rallye Monte Carlo, Citroën avait émis son intention de faire appel de cette décision.
En accord avec Sébastien Loeb et Daniel Elena et afin de préserver ses bonnes relations avec la FIA et les autres concurrents, Citroën ne confirme pas cet appel."

L'épée de Damoclès tombe donc, et les deux minutes font rétrograder Loeb à la deuxième place. Même si pour tout le monde il reste le vainqueur moral de cette 70ème édition, Mäkinen récupère les lauriers et les dix points de la victoire.


Mäkinen - Lindström / Subaru Impreza WRC
© 2002 - Jean-Marc Pastor


La course :

Après une inter-saison courte mais intense, la caravane du Mondial repartait pour une nouvelle saison depuis la place du Casino de Monte-Carlo. Une première manche qui allait permettre de répondre aux nombreuses inconnues. Richard Burns chez Peugeot, Mäkinen sur une Subaru et François Delecour sur une Mitsubishi, seuls Ford et Peugeot restaient fidèles à leurs pilotes, respectivement, Sainz et Colin McRae, Marcus Grönholm et Gilles Panizzi. La nouvelle réglementation qui limite le nombre d'engagés à 90 dont 30 "amateurs" au maximum, associée au fait que, par manque de place dans les Parcs d'Assistance, l'Automobile Club de Monaco avait décidé de se passer de ces derniers, a fait qu'il n'y avait que 55 voitures au départ, réparties en …2 classes : A8 (les WRC) et A6 (les Super 1600) et aucun Groupe N !

En l'absence totale de neige, l'épreuve s'annonçait piégeuse avec des routes humides, du givre et des plaques de glace sur les versants à l"ombre. Citroën est le premier constructeur à essuyer les plâtres : Thomas Radström s'arrête dans la liaison vers Digne quelques kilomètres après Monaco, moteur cassé. Un peu plus loin la Xsara de Philippe Bugalski présente les mêmes symptômes… Même punition ! A noter que Loeb avait eu le même problème la veille lors du shakedown, mais les mécaniciens avait eu le temps de remplacer le moteur avant le départ. C'est ensuite au tour de Panizzi d'avoir des ennuis. Une fuite d'huile dans le circuit hydraulique oblige l'assistance à changer boîte, ponts et différentiels avant le première spéciale. L'opération est effectuée en un temps record, mais Gilles pointe avec 13 minutes de retard à la sortie du Parc. Il écope donc de 2'10" de pénalité (10" par minute de retard). Avant le premier mètre de Spéciale, Citroën n'a plus qu'une voiture sur trois et Peugeot ne peut plus compter sur son principal atout !


Gilles & Hervé Panizzi / Peugeot 206 WRC
© 2002 - Jean-Marc Pastor

Sainz est le plus rapide à s'élancer et signe le premier scratch de la saison, moins d'une seconde devant un surprenant Mäkinen et la deuxième Ford de McRae. L'intervention sur la 206 WRC de Panizzi a été efficace car il pointe juste derrière le trio de tête, mais pour lui, plus aucun espoir de victoire. Didier Auriol, qui courait sur une Toyota WRC privée, n'ira pas plus loin. Il termine bon dernier de l'ES et abandonne à l'arrivée, moteur cassé. Sur 55 partants, seuls 48 terminent les 29 km de ce premier secteur chronométré, les Super 1600 n'étant pas en reste avec l'abandon de trois prétendants à la victoire : Andrea Dallavilla (Citroën), Nial Mc Shea (Opel) et Jussi Valimaki (Citroën).
La deuxième spéciale (le premier passage dans Sisteron / Thoard) est annulée par l'observateur de la FIA qui juge le nombre de spectateurs trop important au passage du col de Fontbelle. Partis à 6h00 de Monaco, les équipages n'ont pu couvrir qu'une spéciale avant 13h40 ! On retrouve donc la première spéciale pour un second passage (ES3) qui est remporté par Petter Solberg, au volant de la deuxième Subaru devant Mäkinen et McRae. Sainz conserve la tête, mais pas pour longtemps.
Loeb va signer deux temps "d'extra terrestre" dans les quatrième et cinquième chronos. Il "colle", respectivement, 18" à Grönholm dans Sisteron / Thoard (37 km) et 17" à Panizzi dans Puget-Théniers / Toudon (27 km). La dernière Xsara en course rentre en leader à Monaco avec 36"7 d'avance sur Mäkinen et 44"6 sur McRae. Grönholm est quatrième à 51"2, il devance Sainz (58"1) et l'étonnant Solberg (1'10"4). Suivent Burns, qui tente de prendre en main sa nouvelle monture (avec moins de réussite que Mäkinen, dans la même situation) et Delecour, pas vraiment à la fête tout comme son équipier Alister McRae qui est douzième. Il n'y a plus de Hyundai, Freddy Loix est sorti dans l'ES 3 et Armin Schwarz a cassé dans la 4.
En Junior WRC l'écrémage continue avec les abandons de Gwyndaf Evans (Rover), Giandomenico Basso (Fiat) et Janne Tuohino (Citroën) entre autres. Gianluigi Galli (Fiat) mène le bal avec plus de 1'30" d'avance sur François Duval (Ford) et plus de 4' sur David Doppelreiter (Peugeot).
- 35 voitures restent en course - .


Loeb - Elena / Citroën Xsara WRC
© 2002 - Jean-Marc Pastor

La deuxième étape est à l'image du premier jour, avec un mano-a-mano entre le jeune pilote français et le vainqueur des trois précédentes éditions, qui rappelons-le découvre la Subaru. Les routes restent grasses et glissantes et le choix de pneumatiques primordial. Loeb et Mäkinen se partagent les meilleurs temps sauf un qui est signé par Solberg. Ce dernier part à la faute dans l'ES 7 mais la Subaru est remise en état lors de l'assistance suivante. Cette même spéciale est fatale à la 206 WRC d'Harri Rovanperä (direction) et à la Skoda Octavia de Roman Kresta (sortie de route). Derrière les deux leaders, la lutte fait rage pour la troisième place entre la Peugeot de Grönholm et les Ford de Sainz et McRae Loeb conclut la journée en tête avec 28"2 d'avance sur Mäkinen et 2'16"9 sur Sainz. C'est lors du Parc d'Assistance de cette fin d'étape que se déroule l'incident qui va finalement coûter la victoire à l'Alsacien.
L'hécatombe se poursuit en Super 1600 avec un changement de leader. Suite à l'abandon de Galli (mécanique), Duval caracole en tête avec une confortable avance sur Caldani (Peugeot) et Feghali (Ford). Autres abandons : Martin Stenshorne (Peugeot - triangle), Christian Chemin (Fiat - sortie) et Martin Rowe (Ford - mécanique).
- Il reste 28 concurrents en course -


Sainz - Moya / Ford Focus WRC
© 2002 - Jean-Marc Pastor

Citroën ayant annoncé son intention de faire appel, Loeb s'élance en tête de l'étape finale avec une pénalité virtuelle de 2 minutes. La probabilité du retrait de celle-ci par la FIA étant quasiment nulle, Mäkinen ne prend aucun risque et assure la seconde place provisoire. La Xsara WRC signe un des quatre meilleurs temps de cette dernière étape, mais c'est une fois de plus Solberg qui se met en évidence en remportant les trois autres spéciales. Sainz termine troisième pour un souffle. En tenant compte de la pénalité du Français, il termine à seulement 2"3 de celui-ci. Ford place une deuxième Focus dans les point avec McRae qui passe Grönholm sur le fil. Le Finlandais termine cinquième devant la deuxième Subaru, celle de Solberg. Panizzi, remonté de la trentième à la septième, est à la porte des points, devant son nouvel équipier Burns qui semble avoir des difficultés d'adaptation à la 206 WRC.
Statu Quo en Junior WRC, la victoire finale revient à Duval devant Caldani et Feghali.
- 26 équipages sont à l'arrivée -


Duval - Fortin / Ford Puma
© 2002 - Jean-Marc Pastor

Tommi Mäkinen remporte sa 24ème victoire, ce qui fait de lui le pilote ayant remporté le plus d'épreuves en Championnat de Monde. Il signe également un quatrième succès consécutif en Principauté, égalant ainsi le record de victoires à Monaco détenu par Sandro Munari et Walter Rohrl.

Trois constructeurs marquent des points : Subaru 12 (Mäkinen et Solberg), Ford 10 (Sainz et McRae) et Peugeot 4 (Grönholm et Panizzi). Rappel : Citroën, ne participant qu'à sept manches cette année, ne compte pas pour le classement constructeurs.

Ces trois marques ont prouvé leur fiabilité et celle de leurs pilotes, avec un petit plus à Mäkinen qui débutait sur l'Impreza WRC et un bémol à Burns qui, dans les même conditions, n'a jamais su se montrer compétitif... Wait and see… Solberg a montré qu'il faudra compter avec lui, Grönholm a confirmé ses progrès sur asphalte, quant à Sainz et McRae, ils ont été fidèles à eux-même, toujours présents quand il le fallait. Le cas Panizzi est particulier, car prendre le départ d'un rallye dans ces conditions, alors qu'on part pour gagner, limite pas mal les velléités.
Enfin le meilleur pour la fin… Après une première participation au volant de la Xsara WRC au SanRemo l'an dernier, épreuve qu'il avait terminé deuxième à 11" de Panizzi et devant Didier Auriol, "l'extra terrestre" (je persiste…) Sébastien Loeb prouve qu'il est un Très Grand. Deux regrets : La maudite c… de son assistance qui le prive de sa première grande victoire mondiale et le duel avorté avec Gilles Panizzi. Mais ce sera pour très bientôt !


Delecour - Grataloup / Mitsubishi WRC
© 2002 - Jean-Marc Pastor

Classement final :
1 - Mäkinen / Lindström - Subaru Impreza WRC - 3h59'30"7
2 - Loeb / Elena - Citroën Xsara WRC - à 1'14"1
3 - Sainz / Moya - Ford Focus RS - à 1'15'7
4 - C.McRae / Grist - Ford Focus RS - à 1'58"0
5 - Grönholm / Rautiainen - Peugeot 206 WRC - à 2'07"4
6 - Solberg / Mills - Subaru Impreza WRC - à 2'29"6
7 - Panizzi / Panizzi - Peugeot 206 WRC - à 3'20"1
8 - R.Burns / Reid - Peugeot 206 WRC - à 4'16"4
9 - Delecour / Grataloup - Mitsubishi Lancer WRC - à 5'35"7
10 - Gardemeister / Lukander - Skoda Octavia WRC - à 6'42"4
...
17 - Duval / Fortin - Ford Puma - à 25'35"5 - 1er Junior WRC

Vainqueurs de spéciales :
Loeb & Solberg 5 - Mäkinen 3 - Sainz 1 (ES 2 annulée)

Leaders successifs :
ES 1 Sainz - ES 3 Mäkinen - ES 4 à 15 Loeb... Après Arrivée : Mäkinen

Principaux abandons :

- WRC -

Puras - Forfait
Radtröm - Moteur Avant ES 1
Bugalski - Moteur Avant ES 1
Auriol - Moteur après ES 1
Loix - Sortie ES 3
Schwarz - Mécanique ES 4
Rovanperä - Mécanique ES 7
Kresta - Sortie ES 7

- Junior WRC -

Dallavilla - ES 1
Mc Shea - Sortie ES 1
Valimaki - Mécanique ES 1
Evans - Sortie ES 3
Basso - Sortie ES 4
Stenshorne - Mécanique ES 6
Chemin - Sortie ES 7
Rowe - Mécanique Avant ES 10
Galli - Mécanique ES 10

Engagés : 57 - Partants : 55 - Classés : 26.

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Bloc Notes :

C'était la première épreuve lors de laquelle s'applique la nouvelle règlementation FIA :

Peugeot, Ford, Skoda et Citroën ont engagé une troisième voiture :

Subaru, Mitsubishi et Hyundai se sont contentés de deux équipages officiels.

Auriol, sans volant officiel, était au départ au volant d'une Toyota WRC Grifone, copiloté par Jack Boyère.

Rovanperä était sur la quatrième 206 WRC, préparée et suivie par Bozian. Elle sera utilisée par le Finlandais lors des épreuves asphalte et par Panizzi sur les rallyes terre.

Sur les cinquante-sept engagés, il n'y avait que cinq Français au départ : Panizzi, Delecour, Loeb, Bugalski et Auriol.

Il n'y avait aucune voiture du Groupe N au départ, et seules deux classes étaient représentées : la A8 (les WRC) et la A6 (les Super 1600)... Exit les privés !

Peugeot a réussi à faire oublier ses deux dernières participations, lors desquelles les trois voitures n'avaient même pas pris le départ de la deuxième étape. Interview de Corrado Provera avant l'épreuve

Grataloup se remet de l'accident d'Australie et était présent aux côtés de Delecour.

Mäkinen a réussit de faire la passe de quatre, personne ne l'a battu ici depuis 1999.

Le podium 2001 : Mäkinen (Mitsubishi) - Sainz (Ford) - Delecour (Ford).

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© Animrallye - Dernière mise à jour : jeudi 3 avril, 2003 13:02 CET